Nul besoin de rappeler que le dernier livre divin révélé à l’humanité est le Coran. Un livre en langue arabe résumant les religions antérieures qui a le rôle de guider l’humanité vers la félicité de la vie dernière tout comme la quiétude et la raison dans la vie d’ici-bas.
Le lecteur attentif peut à première vue être réfractaire face ce postulat : « Comment un livre en langue arabe peut-il guider l’humanité, qui pour son écrasante majorité ne sait lire cette langue et encore moins la comprendre ? ». Nul doute de la qualité du raisonnement. Mais en y réfléchissant de manière plus profonde, on peut remarquer que cet argument ne tient pas la route.
Dieu par sa sagesse a choisi la langue arabe, une langue à la beauté raffinée, à la musicalité saisissante qui entraîne l’auditeur vers les chemins de l’apaisement et la sérénité. La langue arabe n’est pas seulement une langue riche, variée et subtile qui octroie à son locuteur les facultés d’exprimer les sentiments enfouis au plus profond de l’âme humaine, une âme qui par ses spécificités et ses contradictions font de l’être humain le « vicaire de Dieu » sur Terre.
La langue arabe c’est également un système de pensée, une méthodologie juridique, un positionnement éthique qui a pu, au fil des siècles, aidé les plus grands esprits à s’exprimer dans les domaines, à la fois temporels et spirituels, et ainsi fonder une civilisation basée sur la sacralité du savoir et l’application, stricte et rigoureuse, des principes hérités de cette langue et confirmés par le texte divin.
« Traduire, c’est trahir ». Les interprètes et traducteurs sont au fait de cette notion. Le texte de Dieu, l’être absolu et ineffable à la sagesse ultime, doit forcément être compris, plutôt tenté de l’être, par l’apprentissage de cette langue, de sa grammaire, son vocabulaire et sa rhétorique.
Tout comme disait le célèbre compagnon et cousin du Prophète – paix et salut sur lui – Ibn Abbas : « le Coran est expliqué par le temps », où il faut comprendre que l’unicité du Texte se traduit par la multiplicité nécessaire de ses interprétations au fil des générations. Le Coran reste donc parole de Dieu tant qu’il demeure confiné dans son ossature arabe.
Finalement, la langue arabe n’est pas simplement une langue partagée par des millions d’hommes et de femmes à travers le monde, elle est aussi ce qui permet à l’humanité de comprendre, du moins s’approcher, de la volonté divine. Une volonté à l’image de Dieu : sage dans ses objectifs et complexe dans sa réalité.
Sans langue arabe, le Texte est falsifié et dévoyé. Sans langue arabe, toute tentative de compréhension du monde à la lumière divine est vouée à l’échec. Elle est donc à la réforme et à la compréhension ce qu’est la nourriture et la santé sont au corps. Il n’est pas surprenant dès lors de comprendre la portée de la parole du célèbre compagnon et calife ‘Umar : « Apprenez la langue arabe : elle fait partie intégrante de votre religion ».